Interview de rentrée du bourgmestre

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Samedi 5 février 2022

Par Gaspard Grosjean - Rédacteur en chef La Meuse Liège et Basse-Meuse

Willy Demeyer frappe fort pour son interview de rentrée. Alarmé par les finances publiques catastrophiques, le bourgmestre PS de Liège prône une refonte complète du paysage politique francophone. Au nom de l’efficacité et des économies à réaliser.

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La préoccupation première du bourgmestre de Liège aujourd’hui, c’est l’état financier de la Ville ?

Aujourd’hui, quelle est la situation financière justement ? Elle est catastrophique partout. Les villes et communes, la Fédération Wallonie-Brruxelles et maintenant la Région wallonne n’ont pas de sous. C’est la vérité. Nous avons donc une obligation d’efficience pour rendre le service public : on doit faire mieux avec moins. Cela doit être le cas partout ! À notre niveau par exemple, on travaille actuellement à une convergence des services entre la Ville, la police et le CPAS.

Comment ?

Pour être concret, c’est fini d’avoir trois services du personnel, trois services informatiques, etc. C’est un seul pour les trois au lieu d’un dans chaque. Les Flamands l’ont fait depuis longtemps, pourquoi pas nous ? Il n’y a pas que des mauvaises idées au nord du pays, on peut aller chercher chez eux ce qui marche au niveau des pouvoirs locaux.

Mais alors, le vrai débat sur l’efficience ne doit-il pas être plus large en Belgique francophone ? Doit-on continuer à avoir autant de niveaux de pouvoirs ?

La question de l’existence de la Fédération Wallonie-Bruxelles doit se poser. Avec une répartition de ses compétences dans les meilleurs niveaux. La remettre en cause dans un débat intrafrancophone, ce n’est pas couper le lien avec Bruxelles ! Ce chantier est ouvert et on doit s’y atteler, nous n’avons pas le choix : nous sommes désargentés et il y aura encore moins d’argent demain. Les sous de la Flandre, en 2024, c’est fini !

On a quand même l’impression que si des voix s’expriment en ce sens, dans les faits, ça ne bouge pas d’un iota…

Dans la position qui est la mienne, c’est mon devoir de dire ces choses-là. Dans ce débat, il faut changer de perspective : nous devons avancer par bassins de vie. Les crises successives (Covid, inondations) ont montré comment l’organisation locale et supralocale peut répondre efficacement à une série de défis majeurs.

Que voulez-vous concrètement ?

Je demande à ce qu’on puisse se structurer sur des bassins de vie. Avoir une vraie communauté urbaine qui gère des matières comme les soins hospitaliers, la mobilité, l’aménagement du territoire, les intercommunales, les déchets… Comme cela existe en France. En fait, nous avons 30 ans de retard. C’est comme pour le tram !

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