Liège est la province qui compte le plus d’entreprises

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Dimanche 11 décembre 2016

Un article de Gaspard Grosjean, La Capitale

 

Pascale Delcomminette - Directrice de L'AWEX (Agence Wallonne à l'Exportation)

"Pascale Delcomminette se félicite des 16 signatures wallonnes au Texas."

Suite à la mission économique au Texas, comment jugez-vous l’accueil de la Wallonie là-bas ? Avez-vous ressenti un impact sur l’image suite aux attentats?

Ce ne sont pas des éléments qui ont été abordés par les Américains. Dans certaines présentations, c’est plutôt du côté belge qu’on y faisait allusion, on avait tendance à anticiper. L’impact des attentats sur l’image de la Belgique a été moins important que ce qu’on attendait. Ce qui nous revenait plus de nos réseaux, c’était plutôt l’empathie que des craintes concernant les affaires. De plus, nous n’avons aucun écho de contrat qui n’aurait pas pu se faire à cause de ça. Par contre, il y a plutôt eu un retard dans les négociations, notamment dû au fait que les Américains ne voulaient pas trop se rendre en Europe directement après ces événements.

Le phénomène Trump, les businessmen wallons en parlent, ou pas ?

Systématiquement, j’ai entendu des retours sur des sentiments d’incertitude concernant les relations commerciales et le secteur de la recherche. Mais dans la foulée, les Texans insistaient sur le côté ouvert de leur état. S’il y a une évolution dans les relations entre les entreprises wallonnes et les Etats-Unis, c’est sur la manière de s’implanter dans le pays. Donc, aller plus loin, finalement, que les exportations puisqu’on parle de créations de filiales sur place.

Quels domaines sont porteurs ?

Les biotechnologies, notamment. Les 3/4 des entreprises wallonnes présentes y étaient liés. Puis nous sommes présents dans des secteurs de niche où nos entreprises wallonnes peuvent concurrencer des entreprises américaines dans leur propre pays.

Le bilan de cette mission est bon pour les Wallons ?

Absolument. Il y a eu 16 signatures en tout, que ce soit au niveau de l’Awex, des universités et des entreprises. On a vraiment fait la différence grâce au partenariat avec Texas A&M et avec cette tactique de passer par une université américaine pour s’associer, ouvrir une spin-off sur place et dès lors attaquer cet immense marché des USA. Et aussi avoir accès à de nombreux financements possibles.

L’épisode CETA a pu peser ?

On n’en a pas parlé une seule fois durant la mission. Ici, on voit une grosse délégation belge qui arrive, avec une princesse, des ministres, 120 entrepreneurs. Bref, on donne une image ouverte au business. Et au Etats-Unis, c’est ça qui fait la différence.

Le contingent de Liège était important au Texas, y compris avec l’ULg. Pourquoi ?

Le pôle liégeois est l’un des pôles forts sur les biotechnologies, avec une mise en valeur de cet écosystème entre l’université, les entreprises et les centres de recherche. Cette collaboration porte vraiment ses fruits et on en a fait la démonstration au Texas quand on voit notamment le nombre de spin-offs de

l’ULg qui vont s’implanter aux Etats-Unis. Il y a aussi le pharma, avec Mithra et Eurogentec, ou encore Dim3 et Vesale Pharma. Ce sont des secteurs très porteurs. J’ajouterais également le secteur mécatech, qui est le symbole d’un bassin liégeois qui a su rebondir suite à la crise sidérurgique. Et puis le spatial, également. Ce sont là des secteurs porteurs pour Liège.

C’est essentiel pour la Wallonie d’avoir des grandes villes fortes ?

J’ai évoqué les trois forces de la région liégeoise : le biotech/pharma, mécatech et spatial. Il est clair qu’une région liégeoise forte, c’est aussi une Wallonie qui se porte bien. D’ailleurs, la province de Liège est la première province en nombre d’entreprises et la seconde en ce qui concerne les exportations, ce qui est un bon indicateur de leur bonne santé, mais également de leurs perspectives de développement.

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