Un article de Kathleen Wuyard, La Meuse
Plus d’un habitant de Liège sur 20 est indépendant, et les autres communes ne sont pas à la traîne
Face à un marché de l’emploi de plus en plus impitoyable, beaucoup de Liégeois font le choix de devenir indépendants. Une tendance qui touche les 24 communes de l’arrondissement. Et qui semble plus concerner les femmes que les hommes. Enquête sur ces indépendants.
Ces dernières années, un climat plus euphorique que jamais semble s’être emparé de Liège et de ses habitants. Rénovations, nouvelles constructions, investissements : la ville vit une véritable renaissance économique. Et l’enthousiasme gagne ses habitants : ils sont en effet plus nombreux que jamais à entreprendre. Selon les estimations de Group S, ils seront ainsi 7.000 à s’être lancés dans l’entrepreneuriat en 2016, contre 5.612 en 2015. Soit une augmentation impressionnante de 25 %. Une tendance qui se confirme si l’on se penche sur les chiffres récoltés par l’INASTI au 31 dé- cembre 2015. La ville de Liège compte ainsi 12.387 indépendants, soit plus d’un habitant sur 20 qui a décidé de se lancer à son propre compte. Un esprit d’entreprise qui n’est pas en reste dans les autres communes de l’arrondissement. En deuxième position du classement des communes qui comptent le plus d’indé- pendants, on retrouve Seraing, avec 2.827 indépendants, tandis que les 2.439 indépendants domiciliés à Chaudfontaine font monter la commune en 3e position du classement.
INÉGALITÉ ENTRE LES SEXES
Avec 430 indépendants seulement, Comblain-au-Pont est la commune de l’arrondissement liégeois qui compte le moins d’indépendants. Outre les différences entre communes, qui s’expliquent bien évidemment en grande partie
Avec 7.000 créations d’entreprises prévues en 2016, Liège enregistre une hausse de 25%
par les différences de taille entre celles-ci, un facteur étonne dans le classement. En effet, pas une seule commune de l’arrondissement lié- geois ne compte plus de femmes que d’hommes indé- pendants. Une tendance que constatent également les professionnels du secteur. Ainsi, si la couveuse d’entreprise Job’In prône la parité dans les projets qu’elle accompagne, Delphine Marischal, conseillère en entreprise, constate tout de même que « plus d’hommes que de femmes viennent nous trouver pour créer leur propre entreprise. Sans doute parce que les hommes sont un peu plus fonceurs que les femmes, mais elles sont de plus en plus nombreuses à entreprendre. » Leur profil type, selon Christophe Mathysen, cadre chez Group S ? « La quarantaine, lassées d’être pressées comme un citron en entreprises, et désireuses d’aborder un revirement professionnel. » De quoi expliquer, aussi, pourquoi de plus en plus d’indépendant(e)s se lancent dans le domaine du bien- être.