Compte-rendu du Conseil communal des 4 et 5 février 2019

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Mardi 5 février 2019

Ce premier conseil communal de l’année s’est tenu sur 2 jours, suite au grand nombre de dossiers qui y étaient présentés.

Les 2 soirées se sont d’ailleurs terminées à minuit !

Le compte rendu est donc forcément un peu long…

Lundi, juste avant le Conseil, j'ai reçu la délégation de Greenpeace Liège qui m'a remis la pétition de 6596 signatures en faveur d'une mobilité plus respectueuse de notre qualité de l'air. J'avais déjà rencontré les représentants de l'association quelques semaines plus tôt, et nous nous étions mis d'accord sur la mise en place d'un groupe de travail sur la qualité de l'air qui associerait les associations environnementales aux services de la Ville. La collaboration est donc d'ores et déjà lancée. Cette rencontre m'a néanmoins permis de réaffirmer la volonté du Collège de parvenir à la neutralité carbone dès 2050.

Ensuite, nous avons officiellement ouvert la séance avec un hommage à Mme Juliette NOEL, décédée le 29 décembre à l’âge de 97 ans qui fut conseillère de 1971 à 1982.

Juste après, c’est Marie-France Mahy qui a prêté serment comme membre du Collège, suite à la désignation comme Présidente du CPAS.

J’ai ensuite fait une brève communication sur le tram, suite à la signature des contrats la semaine dernière. Le tram sera en circulation dans 40 mois, et va transformer la ville. Il va améliorer la qualité de transport des usagers, mais aussi la qualité de vie des quartiers. Il faut maintenant tout mettre en œuvre pour limiter l’impact du chantier, mais aussi travailler aux autres projets nécessaires (réseau de bus, BHNS, extension vers Seraing et Herstal,…).

Après cela, nous avons eu droit à 19 interpellations des conseillers ! Cela nous a pris de 2 heures de temps. S’il est nécessaire que les conseillers communaux puissent interpeller le collège, il faut bien avouer que cela retarde considérablement l’analyse et le vote des dossiers inscrits à l’ordre du jour, qui permettent de faire fonctionner la Ville.

Le règlement d’ordre intérieur va donc être revu pour réduire le nombre des interpellations (avec l’actuel régime, si tous les groupes utilisent leur droit, il peut y avoir 21 interpellations). Il me semble que l’on pourrait se fixer une heure de discussion, soit une douzaine d’interpellations. Les Conseillers peuvent évidemment continuer à prendre la parole à tout moment lors de l’examen des dossiers.

Parmi les interpellations, plusieurs faisaient écho aux manifestations étudiantes, qui ont connu un vrai succès avec 15.000 jeunes dans les rues ce 31 janvier. Sarah El Hasnaoui a d’ailleurs interpellé l’Echevin Pierre Stassart pour connaitre la position du pouvoir organisateur. Sa réponse fut encourageante : ces manifestations vont être utilisées pour développer des projets pédagogiques (notamment dans les cours de géographie). Dans ce cadre, s’il y a bien un projet pédagogique, les élèves pourront continuer à s’y rendre.

J’ai également été interpellé au sujet de la suppression de plusieurs boites aux lettres par la Poste sur le territoire communal. Je condamne bien entendu cette décision. Le Collège a demandé à Liège Europe Métropole, qui regroupe les 84 bourgmestres de la Province de Liège, de prendre une position commune et d’écrire à Bpost. Je pense qu’une action coordonnée de tous les Bourgmestres aura plus d’effets. J’ai également invité les députés fédéraux à interpeller le Ministre en charge du dossier.

Notre collègue Michel Faway a ensuite interpellé l’Echevine Julie Fernandez Fernandez quant à l’avenir de la ferme des enfants. Je vous invite à lire la réponse rassurante ici. Je remercie Julie pour son travail dans ce dossier.

En ce qui concerne les Ardentes, j’ai rappelé qu’à ce stade, il ne s’agit que d’une proposition formulée par les organisateurs du festival. Je vais les rencontrer prochainement pour évoquer ce projet dans le détail mais il n’est nullement question de leur offrir un parc « gratuit », comme cela a pu être dit.Notre Echevin Roland Léonard a, quant à lui, rappelé que le service hiver procédait bien au déneigement des pistes cyclables. Le problème vient du fait que le sel agit grâce aux passages des vélos. Et qu’en hiver, le flux est moins important. Mais nous avons promis d’être attentifs à cette problématique et voir comment encore améliorer les choses.

Pour ne pas être trop long, je vous invite à lire les réponses aux interpellations ici.

Après cette longue séquence, ce fut au tour du principal dossier inscrit à l’ordre du jour : la Déclaration de politique communale du Collège.

Déclaration de politique communale

Pour une nouvelle majorité, l’adoption de la Déclaration de politique communale est un grand moment. Ce document constitue la feuille de route de notre Collège. Il est le fruit d’un long travail de concertation dont le but premier est de répondre aux attentes de la population liégeoise et aux défis qui se présentent à nous.

Ces dernières semaines, nous avons rencontré de nombreux collectifs et associations : les organisations syndicales, Greenpeace, les gilets jaunes, et dernièrement les jeunes qui ont manifesté pour le climat, dans des proportions rarement atteintes à Liège.

Tous nous ont fait part de la nécessité de prendre de la hauteur, de dépasser les clivages afin de prendre les mesures nécessaires pour le bien-être des générations actuelles et futures.

C’est la raison pour laquelle notre Déclaration reprend certaines propositions formulées par d’autres formations politiques durant la campagne électorale.

Nous pensons en effet que, dans l’intérêt supérieur de Liège, nous devons pouvoir rassembler toutes les forces politiques démocratiques autour de projets communs.

Je vais donc vous présenter quelques-uns de ces projets qui s’articulent autour de cinq grandes lignes de force :

  1. lutter contre la pauvreté et les inégalités sociales ;
  2. agir contre le réchauffement climatique et améliorer la qualité de l’air ;
  3. favoriser le vivre-ensemble dans tous les quartiers ;
  4. renforcer l’attractivité de Liège ;
  5. réussir à densifier la Ville tout en la rendant encore plus agréable.

Je pense également que l’heure est aujourd’hui à une participation accrue des Liégeoises et des Liégeois dans la décision politique. C’est une demande très forte de la société civile et des citoyens en général. C’est pourquoi le budget participatif va être significativement augmenté, et passera de 100.000 € en 2018 à 1 million € par an dès 2019. Nous voulons en effet que la population participe activement à la construction des aménagements dans ses quartiers.

La volonté de construire une ville toujours plus solidaire, et où la vie quotidienne sera moins chère, est également au cœur de notre action politique. Plusieurs projets le démontrent :

  • la création d’un mécanisme de régulation des loyers ;
  • l’octroi d’une aide au bénéfice des familles ;
  • la prise en charge par notre CPAS de 2 mois de garantie locative ;
  • l’amplification du programme « Housing first », qui vise à doter chacun d’un logement digne et d’en faire le socle de la réinsertion sociale.

A cet égard, je veux ainsi faire de Liège la première ville belge 0 SDF !

On ne le dira jamais assez, la solidarité s’exprime également entre les générations. Ainsi, nous tiendrons des « assises de la jeunesse » et nous innoverons dans la politique en faveur des ainés, afin de lutter contre la solitude et la fracture numérique.

Bien entendu, l’autre enjeu fondamental est celui du climat. 15.000 jeunes nous l’ont encore rappelé dernièrement. Pour leur répondre, nous ambitionnons d’arriver à la neutralité carbone de Liège en 2050.

A cette fin, plusieurs mesures concrètes seront prises, dans des matières diverses. Je citerai quelques exemples :

  • la réalisation de notre nouvelle Cité administrative « 0 carbone », qui sera achevée en 2022 ;
  • la promotion d’une consommation plus locale, avec la mise sur pied d’un marché couvert de circuit court, la création d’une « régie communale agricole » qui produira une partie des légumes nécessaires à nos cuisines publiques et d’une « légumerie » qui en permettra le conditionnement ;
  • l’arrivée du tram ainsi que, plus globalement, la transformation en profondeur de notre mobilité, notamment grâce à l’allocation d’un budget de 10 euros par habitant pour le développement d’une politique cyclable ambitieuse.

Ainsi, je crois qu’il faut le dire et le re-dire : le tram constitue une véritable rupture. Désormais, il est clair qu’en matière de mobilité, la priorité sera donnée aux piétons, aux transports en commun et aux modes doux sur la voiture.

Ce changement de paradigme sera bénéfique à tous : habitants, commerçants et visiteurs, qui découvriront petit-à-petit une ville apaisée et plus saine.

A ce propos, je tiens encore à souligner deux choses fondamentales :

  1. Notre politique sera attentive à la dimension sociale dans la mise en œuvre de ces transformations. Il n’est pas question que le coût du changement soit porté par ceux dont la vie quotidienne s’avère déjà la plus compliquée. Bien au contraire, cette nouvelle mobilité sera une façon supplémentaire de poursuivre nos objectifs en matière de solidarité et de justice sociale.
  2. Je tiens à adresser un message aux commerçants qui craignent l’arrivée de ces vastes chantiers : nous serons à leur coté ! Nous avons ainsi décidé de doubler dès 2019 le montant relatif aux indemnités en cas de travaux, et d’aller plus loin si nécessaire. Par ailleurs, le règlement sera revu pour rendre le mécanisme aussi simple que possible.

Ensuite, il s’agira de poursuivre nos efforts pour améliorer encore l’attractivité de notre territoire.

Liège a retrouvé une vraie dynamique positive et de nombreux signaux sont au vert, que ce soient en termes d’investissements privés, de vitalité commerciale ou d’attrait touristique.

Nous comptons poursuivre en ce sens et nous donner un nouveau projet fédérateur. Ainsi, une réflexion sera lancée sur l’opportunité de nous déclarer candidats au titre de capitale européenne de la culture en 2030.

Cette candidature, si elle a lieu, sera bien entendu menée avec la population et l’ensemble des forces vives de notre Ville.

Tous ces projets – et les nombreux autres que je ne peux citer ici – devront encore répondre à deux exigences, fondamentales à mes yeux.

Premièrement, il est indispensable de trouver une solution structurelle à nos difficultés financières, liées à la problématique des pensions. Liège fera sa part d’efforts. Nous l’avons toujours fait et nous travaillons d’ailleurs à une actualisation de notre Plan de gestion, mais il est primordial que les grandes villes bénéficient de réformes importantes de la part de la Région et du Fédéral. Il est désormais reconnu que les grandes villes constituent les véritables poumons pour l’ensemble du territoire régional et national. La situation actuelle ne peut que mener à l’asphyxie de nos moyens d’action.

Deuxièmement, il me parait nécessaire d’associer de façon étroite les citoyens dans l’établissement des priorités pour notre ville dans les prochaines années. Ainsi, nous lancerons bientôt l’opération « Liège 2025 », qui permettra aux habitants de participer à l’élaboration du prochain projet de Ville.

En effet, plus que jamais, c’est avec eux, et pour eux que nous voulons construire l’avenir.

Je vous invite à consulter le document complet ici.

Le débat sur cette « DPC » a eu lieu le lendemain mardi. J’en dirai un mot plus loin.

Pourquoi il faut un PUM, malgré CHB

Le deuxième « gros morceau » de cette soirée était la présentation du Plan urbain de mobilité. Ce document qui repense la mobilité à l’échelle de l’arrondissement est fondamental pour notre Ville.

Le Collège communal soutient les ambitions et le plan d’actions du PUM. Ses objectifs sont de parvenir à un réel saut qualitatif en matière de déplacement, de réduire significativement la pollution atmosphérique, les nuisances sonores et d’améliorer la qualité des espaces publics, la santé et la qualité de vie des habitants.

Deux enjeux apparaissent prioritaires : le transport public et le développement du vélo.

Le tram est la première concrétisation du PUM en offrant une alternative écologique pour les déplacements dans la vallée de la Meuse. Mais, sachant que la zone urbaine de Liège représente à elle seule 40% de la fréquentation totale du TEC en Wallonie, d’autres axes du territoire devront être équipés de bus à haut niveau de service (BHNS) afin d’éviter un réseau de transport public à deux vitesses.

L’émergence du vélo à Liège est une autre évidence. Avec trois fois plus de cyclistes en 5 ans à Liège, avec le point vélo le plus fréquenté de Wallonie-Bruxelles (15.000 visiteurs), avec presque 5.000 locations de Vélocité, la demande est de plus en plus forte. L’émergence du vélo à assistance électrique (VAE) est un autre facteur essentiel. Les pentes n’existent plus ! Et avec ses 25 km/h de moyenne, le VAE devient tout simplement le mode de déplacement le plus rapide et le plus fiable en heure de pointe. Une quinzaine de corridors vélos devront se concrétiser afin de relier les quartiers de Liège entre eux et aux communes voisines.

Le Collège demande donc à la Wallonie de mettre en œuvre les mesures suivantes :

  • Le renforcement de la mobilité piétonne.
  • Le renforcement des réseaux cyclables (corridors, réseau nœud,..) et développement des micromobilités en milieu urbain (trottinettes,...).
  • La concrétisation d’un transport public répondant aux besoins spécifiques du territoire  (Tram, BHNS).
  • Le développement d’un réseau ferroviaire métropolitain (REL, ouverture de  points d’arrêt).
  • Le développement d’une intermodalité forte (pôles multimodaux, P+R).
  • La concrétisation de nouvelles formes de mobilités urbaines (transport par câbles).
  • La sécurisation du réseau routier existant (zone 30, basse émission, …) et la valorisation du Ring nord de Liège (élargissement, Système de Transport Intelligent).

Et CHB me direz-vous ? Et  bien le Collège communal considère que CHB ne devra être envisagé que si les autres mesures préconisées dans le Plan Urbain de Mobilité sont mises en œuvre.

Autant dire qu’il ne s’agit pas d’une priorité pour nous. Par contre, le PUM est très important pour les autres mesures qu’il comporte, et c’est pourquoi nous l’avons voté.

L’opposition Vert Ardent, VEGA PTB a, quant à elle voté contre le document malgré les nombreux amendements intégrés suite au travail en commission, se focalisant uniquement sur CHB alors que, je l’ai dit, la liaison n’est pas prête de voir le jour. Tandis que d’autres mesures très concrètes pour Liège en matière de mobilité douce vont se concrétiser. Le groupe DEFI s’est abstenu. Le CDH a voté pour.

Schéma territorial pour la Wallonie : la reconnaissance de Liège


Un conseil studieux

Le troisième gros dossier concernait l’aménagement du territoire. Nous devions rendre un avis sur le Schéma de développement territorial de la Wallonie.

Difficile de synthétiser un dossier aussi complexe et aux nombreuses implications. Je retiens qu’il consacre Liège comme pôle urbain majeur de Wallonie, et qu’il doit nous aider à contenir l’étalement urbain, qui consomme les terres agricoles, génère d’importantes dépenses publiques et participe à la congestion automobile.

 

 

Il était 23h environ quand nous avons commencé l’examen des autres dossiers à l’ordre du jour. Nous avancions bien jusqu’au point 53, qui concernait la convention à conclure avec la Région pour l’obtention d’un prêt pour payer nos pensions. Pour bien comprendre le problème, je vous renvoie à ce billet. Le groupe CDH a posé de nombreuses questions sur la convention en elle-même mais aussi sur la problématique en générale. Ce qui est étonnant quand on sait que la convention nous est soumise par le Gouvernement wallon, où se trouve le CDH, et que le CDH a géré l’échevinat des finances pendant plusieurs dizaines d’années.

Au terme de longs échanges entre Benoit Dreze et Christine Defraigne, le contrat d’emprunt a finalement été approuvé par les groupes PS, MR, PTB et VEGA. Les autres groupes se sont abstenus.

Répliques sur la Déclaration de politique communale

Afin de laisser le temps aux conseillers de lire le document, nous avions convenu que les répliques de l’opposition auraient lieu mardi. Nous avions donc une nouvelle fois rendez-vous à 18h30.

Plusieurs groupes se sont plaints du manque de temps pour prendre connaissance de la DPC, mais cela ne les a pas empêché de parler pendant plus de 2 heures ! Preuve qu’ils ont eu suffisamment de temps.

Comme je l’ai dit, le Collège a voulu dépasser les clivages politiques et s’inspirer de toutes les bonnes idées, y compris celles de l’opposition.

Le groupe Défi ne s’y est pas trompé en reconnaissant la qualité du travail et en s’abstenant sur le document.

Les autres groupes étaient plus embêtés. Le PTB a pris la parole en premier pour dénoncer le caractère…. excessif et infinançable de nos ambitions en termes de logements publics. Ce qui n’a pas manqué de faire rire la salle quand on sait que l’ambition de la DPC (construire 4000 logements) est inférieure à celle du PTB qui veut en construire 20.000 en 18 ans (soit 1.111 logements par an).

Le PTB a continué à faire de preuve de mauvaise foi, en essayant de dévaloriser nos engagements. Par exemple vis-à-vis du CPAS. Malgré le fait que 1. nous le confirmions comme « bras armé de notre politique sociale », que 2. nous nous engageons à lui assurer le financement nécessaire à ses missions et 3. à réduire le travail des assistants sociaux : le PTB arrive encore à douter de nos intentions et à nous demander si vraiment nous allons aider le CPAS. La réponse est évidemment : oui. Et cela se verra dès le prochain budget 2019.

Le groupe VERT ARDENT était aussi embêté… il faut dire que notre DPC reprend 7 des 12 grandes priorités fixées par ce groupe. Difficile donc de critiquer. On a même entendu que cette DPC pourrait être celle d’une majorité PS-Vert Ardent !

Leur posture a donc été celle du scepticisme, saluant d’une part les propositions mais mettant en doute notre volonté réelle de les mettre en œuvre. A cet égard, je leur ai répondu sereinement : nous ferons tout pour suivre cette ambitieuse feuille de route !

J’espère maintenant pouvoir compter sur le soutien du groupe VA dans la poursuite de ces objectifs que nous avons manifestement en commun.

Au final, et après de longs échanges, la DPC a été approuvée par les groupes PS et MR. Le CDH et Defi se sont abstenus. Les autres ont voté contre.

Prochain rendez-vous : le 25 février.

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