70ème anniversaire de la Libération et Fastes de la Police de Liège

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Lundi 8 septembre 2014

Allocution prononcée au nom de Monsieur le Bourgmestre,  à l'occasion du 70ème anniversaire de la Libération et des Fastes de la Police de Liège 

 

Liège, le 8 septembre 2014 

 

Monsieur le représentant de son Excellence l'Ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique,

Monsieur le représentant du Ministre de la Défense,

Monsieur le Procureur Général,

Monsieur le Procureur du Roi,

Messieurs les Chefs de Corps,

Messieurs les représentants des Associations patriotiques,

Mesdames, Messieurs,

 

Chères amies, chers amis,

en vos titres et qualités.

 

Permettez-moi tout d'abord de vous souhaiter la bienvenue dans notre Hôtel de Ville pour cette journée du souvenir que je sais importante pour chacune et chacun d'entre-vous.

 

Cette année 2014 est un peu particulière, puisque nous commémorons le centenaire du début de la première guerre mondiale et le 70 ème anniversaire de la Libération de notre Ville.

 

Nombre d’entre nous, vivent donc cette année au rythme des différents événements historiques qui ont émaillé l’histoire de notre pays ou de notre région il y a 100 ans. 

 

L’importante implication mise par les autorités dans ces commémorations mais également le fastueux travail d’explication auquel se sont livrés l’ensemble des médias, avec le concours des historiens, ont mis en lumière de nombreux faits de bravoure, de courage et de soutien à la population.

 

L’importance des moyens déployés est à la hauteur de la tâche mémorielle qui est désormais la nôtre. Et pourtant, rarement la résurgence de conflits d’importance, n’a semblé aussi proche.

Le Proche et le Moyen orient sont secoués par des conflits d’une grande/rare violence, où la population civile subit de plein fouet les affres de la guerre.

 

La situation en Ukraine, aux portes de l’Europe, ou dans certaines régions d’Afrique, n’est guère plus rassurante!

 

Nous sommes donc aujourd’hui à la croisée des chemins entre introspection historique et avenir incertain. Il est dès lors de notre devoir de lutter contre l’oubli et toutes les formes d’intolérance. 

 

Cette lutte doit être celle de la connaissance! Comme le disait Churchill “Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur”.

 

C’est l’une des raisons pour lesquelles, je souhaite que Liège développe son rôle de “Ville Mémoire”. 

 

En effet, nous disposons maintenant de la Cité Miroir, lieu d’exception, qui au sein de l’asbl MNEMA, accueille de nombreuses initiatives au service de l’éducation, du débat, de la culture. Un lieu où le passé et le présent se donnent rendez-vous pour construire l’avenir.

 

A l’occasion des commémorations, les services de la Ville et de la Province ont uni leurs ressources pour monter la formidable exposition de “Liège dans la tourmente”. Grâce aux témoignages et objets d’époque qui ont pu être réunis, nous pouvons mesurer l’impact de cette guerre sur le quotidien de la population, les nombreuses difficultés rencontrées mais aussi les “petits et les grands gestes” destinés à soutenir les forces armées.

 

Nous n’avons exposé qu’une petite partie des pièces qui nous ont été proposées par les citoyens. Bien d’autres histoires sont encore dans les cartons!

 

Dès lors, il me paraît indispensable de pérenniser l’exposition et de lui associer un volet relatif à la guerre 40-45. Je suis convaincu que les étudiants liégeois et les nombreux jeunes qui visitent notre Cité tous les jours pourraient y trouver des éléments de réflexion et de débat utiles à leur construction future, d’adultes acteurs de leur vie.

 

Au rayon des commémorations, comme j’ai eu l’occasion de le préciser aux associations patriotiques que j’ai rencontrées récemment, je propose que soit réintroduit l’hommage aux “Libertés liégeoises” et au momunent symbolisant la libération de Liège par les troupes américaines.

 

Car aujourd’hui, je tiens à rendre un hommage particulier aux milliers d’hommes qui ont traversé l’Atlantique et se sont engagés au nom de la liberté, de notre Liberté!

 

A l’occasion du 70ème anniversaire de la Libération de notre ville, je souhaiterais, cette fois, mettre l’accent sur les moments de liesse populaire qui ont envahi la Cité ardente lorsque, les 7 et 8 septembre 1944, les Liégeoises et les Liégeois ont vu arriver les troupes de jeunes soldats distribuant de la nourriture ou du chewing gum.

 

Evidemment ces scènes font partie de notre imaginaire collectif tant elles ont été décrites et montrées dans de nombreux livres ou films.

 

Sachez, Monsieur le représentant des Etats-Unis, que Liège a une reconnaissance éternelle envers ces hommes. 

 

Derrière chaque Liégeoise, chaque Liégeois, il y une famille qui se souvient  que ce sont vos compatriotes qui ont libéré Liège et sa région : pas à pas, porte à porte, au gré d’efforts héroïques, qui ont profondément marqué notre population. 

 

C’est notamment forte de cette histoire que l’on peut considérer que Liège est une ville-pivot dans l’exercice de mémoire. Un rôle de pivot que je compte bien renforcer au cours de mon mandat.

 

Plus que jamais, Mesdames, Messieurs, face à l’instabilité qui nous entoure, qu’elle soit économique ou politique, en notre qualité d’autorité publique, nous allons avoir à assurer le lien, la cohésion, entre les différents publics qui cohabitent dans notre Cité.

Plus que jamais, nous devons trouver une harmonisation  des intérêts de ces publics et ainsi assurer, aux Liégeoises et aux Liégeois, une qualité de vie respectueuse de chacun.

 

Depuis les années 2000, la fonction de police a fortement évolué. La réforme a modifié le paysage policier, a permis une réorganisation profonde des Corps de police. Les nouvelles technologies ont également fait leur apparition et  modifient les modalités d’enquête mais également le rapport avec le citoyen.

 

En parallèle de cette réorganisation administrative et organisationnelle nous assistons aussi à une importante évolution de la société.

 

La pression démographique est bien présente dans les grands centres urbains. Si elle induit une revitalisation de ceux-ci, elle augure également de profondes mutations sociologiques, renforcées par les effets de la crise.

 

En tant que policier, vous constatez ces évolutions au quotidien et ils ne vous facilitent pas toujours la tâche ! 

 

Votre mission est d’assurer le respect des lois et le rappel de la norme tout en veillant à une coexistence pacifique dans les quartiers.

 

De par la nature de vos interventions, vous avez une vision à 360° de nombreuses situations et une capacité à mener des actions diversifiées. 

 

Ainsi, le policier est, à mon sens, le fonctionnaire de terrain qui peut faire preuve de la plus grande transversalité pour résoudre de nombreuses situations.

 

C’est en partie sur base de ce constat, que nous avons souhaité, avec le Chef de Corps, initier une nouvelle forme de collaboration/travail qui a été éprouvée avec comme objectif d’assurer la pacification du Carré.

 

A cette occasion, le Commissariat Wallonie-centre a réalisé un gros travail de diagnostic, proposé des pistes de solutions, veillé à la concertation avec le secteur Horeca et, dans une logique de prévention intégrée, a accompagné les services de l’Administration dans la résolution des problèmes.

 

 

D’une situation de blocage incluant la menace de fermeture des établissements à heure fixe et dans un contexte engendrant des conditions d’intervention difficiles pour les forces de l’ordre (consommation d’alcool sur la voie publique, encombrement de celle-ci, forte présence de verres,…) nous sommes arrivés à une situation nettement améliorée : 

  • diminution des vols à la tire de 40%
  • diminution des coups et blessures dont l’utilisation de verres/ bouteilles!
  • diminution des vols et extorsions de 25%

 

Avec la mise en œuvre du règlement, les interventions policières ont fortement diminué. Elles ont aujourd’hui lieu plus tôt dans la nuit et ce, au bénéfice de tous les intervenants et usagers !

 

Cela a permis une augmentation de la proactivité en matière de détention et port d’armes, de vente et de détention de stupéfiants, d’ivresse publique et le  contrôle de personnes a été fortement renforcé (1013 contrôles entre avril et juin).

 

Par ailleurs, on constate une nette diminution du nombre d’amendes administratives durant l’été, ce qui tend à démontrer que le public a bien adopté le nouveau règlement.

 

Cette méthode de travail ayant démontré toute sa pertinence, je souhaite maintenant la transposer vers d’autres problématiques qui dépassent le cadre purement policier.

 

Je pense ici aux phénomènes de détresse sociale (toxicomanie, mendicité, santé mentale) mais également à l’accompagnement de quartiers en « mutation » tels que ceux de Droixhe ou des Guillemins.

 

En effet, ces 2 quartiers sont en phase d’évolution importante : l’un destiné à être le centre d’affaires de notre ville et l’autre accueillant une série de nouvelles infrastructures publiques ainsi qu’un nouveau quartier dédié au résidentiel. 

 

Le défi pour le quartier de Droixhe n’est pas mince malgré un potentiel évident en terme de mobilité, d’espaces verts, de développement économique...

 

La transversalité est indispensable pour accompagner le redéveloppement du quartier, c’est la raison pour laquelle, je vais proposer au Collège d’en faire un nouvel axe d’intervention prioritaire.

 

En effet, au delà des projets de requalification, nous devons également veiller à la cohésion sociale et avec l’appui des intervenants éducatifs et sociaux, éviter que les facteurs d’exclusion que rencontrent déjà les habitants, dont de nombreux jeunes, de certains quartiers, ne viennent renforcer un sentiment de colère et d’abandon.

 

C’est l’un des défis auquel sont aujourd’hui confrontés les autorités publiques et les services de police.

 

Car le sentiment d’exclusion ressenti par ces jeunes est actuellement l’un de ceux utilisés pour les recruter et les radicaliser contre la société. 

 

Interpellante au niveau social, l’extension de ce phénomène en Europe inquiète tant la dimension irrationnelle et imprévisible des actions qui en découlent est inconnue et difficilement détectables, notamment pour la police.

 

Cet aspect du processus d’inclusion ou d’exclusion des jeunes dans les quartiers doit faire l’objet de toute notre attention et à nouveau, les forces de l’ordre sont en première ligne !

 

C’est la raison pour laquelle, comme pour le Carré, je souhaite que chaque acteur public, dans sa sphère de compétence et en regard de ses règles déontologiques, adhère à cette philosophie de « résolution de problèmes ».

 

Il appartiendra parallèlement ensuite aux pilotes de projets de veiller à l’implication des partenaires extérieurs afin d’assurer l’efficacité de la démarche.

 

Le rôle de la Police dans la réussite de cette mission sera déterminant. Vous assurez une présence constante sur le quartier, vous en avez une excellente connaissance, vous êtes en contact permanent avec ses différentes composantes. 

 

Ce sont là ce que j’appelle des facteurs de réussite. Cela ne sera évidemment pas suffisant ! De nouvelles  infrastructures vont venir modifier la géographie du quartier et assurer son développement économique.

 

A nous d’utiliser au mieux l’impact positif de ces mesures pour aider les habitants à s’approprier ce nouveau quartier et lui donner une nouvelle image.

 

C’est donc à nouveau une feuille de route bien remplie qui nous attend, dans un contexte social et économique qui inquiète nombre d’entre vous.

 

Sachez qu’avec l’ensemble des autorités communales, judiciaires et du Collège de Direction, nous mettons tout en œuvre pour préserver vos moyens d’action, renforcer le cadre législatif et ajuster la dotation au plus près des exigences de professionnalisme que la population attend.

 

Je vous remercie de votre attention.

Fastes de la Police

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