125ème anniversaire du Banc d’Epreuves de Liège

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Lundi 27 mai 2013

Monsieur le Président du Comité de Direction,
Monsieur le Directeur général,
Monsieur le Directeur du Banc d’Epreuves,
Mesdames, Messieurs, en vos titres et qualités,

C’est un réel plaisir pour le Bourgmestre de Liège que de vous accueillir si nombreux en bord de Meuse pour célébrer les 125 ans du Banc d’Epreuves.

Comme nombre d’entre vous le savent, l’Epreuve des armes à feu à Liège recèle une histoire bien plus ancienne que l’anniversaire que nous fêtons aujourd’hui, puisque ses origines sont contemporaines de Louis XIV !

Si la nécessité d’éprouver la qualité des armes remonte à la création des armures au XIII – XIV ème siècles, c’est définitivement lors de l’apparition d’armes à feu portatives qu’elle devint essentielle à la sécurité des utilisateurs. Garante d’un savoir-faire, elle fut indispensable à l’essor économique que constitua cette industrie pour le Pays de Liège.

En effet, la raison d’être de l’armure étant basée sur sa solidité, il fut très vite évident que celle-ci devait être entourée de garanties particulières.

Dans un premier temps, les essais n’étaient réalisés qu’à la demande, généralement aux frais du client et la sévérité de l’épreuve pouvait varier en fonction de la qualité et du prix de vente du produit. Ceux-ci étaient dits « à l’épreuve », « à demi-épreuve », les meilleurs étant déclarés « à toutes épreuves », origine de l’expression que nous employons encore aujourd’hui.
Ainsi, lors de l’avènement des armes à feu portative, les habitudes acquises à Liège en terme d’épreuve vont subsister et se professionnaliser.

C’est à Maximilien de Bavière que nous devons l’ordonnance du 10 mai 1672 que l’on considère comme l’acte de naissance du Banc d’Epreuve des armes à feu de Liège. Le but de l’ordonnance est clair « pour le bien du commerce et la sécurité des utilisateurs », ce qui assurera le renom de l’armurerie liégeoise.

Sous le régime Napoléonien, c’est le mode de fonctionnement des Banc d’Epreuve qui sera fixé et dès 1810, le Bourgmestre devient de droit le Président de la Commission administrative du Banc.

Le jeune Etat belge héritera donc d’un système déjà bien organisé et dès 1888, la Loi accordera la personnalité juridique au Banc et son Directeur sera désormais chargé de la surveillance du commerce des armes sur tout le territoire.

Dès 1914, Joseph Fraikin, Directeur du Banc donne une dimension et une harmonisation internationale à l’Epreuve des armes avec la création de la Commission Internationale Permanente pour l’Epreuve des armes à feu portatives dont la Belgique est le pays dépositaire.

Actuellement, 14 pays (dont 11 européens) sont membres de cette Commission. Ils établissent des règles uniformes pour l’Epreuve des armes et des munitions afin d’assurer la reconnaissance réciproque des poinçons des pays signataires.

Parallèlement, à la professionnalisation de l’Epreuve, dès 1897, Liège se dote d’une école fondée à l'initiative de l'Union des Fabricants d'Armes et des autorités belges. Dénommée école d'armurerie à l'origine, elle se donnait pour but d'inculquer aux élèves les connaissances nécessaires pour devenir de bons armuriers.

Afin de mieux répondre aux exigences de cet art, l'école décide de s'adjoindre des sections de fine mécanique (machine-outils, ajustage), d'arts appliqués (gravure, bijouterie) et d'horlogerie.

La diversité et la spécificité même de cet enseignement rendent aujourd’hui encore cette école unique en Europe. Sa réputation dépasse nos frontières, puisqu’elle a accueilli et continue de compter de nombreux élèves Français, mais aussi Italiens, Canadiens, Sud-Africains, Japonais, etc.

Alliant dès lors fabrication, études, certification et reconnaissance internationale, Liège s’est positionnée comme point d’appui pour la reconnaissance et le contrôle des armes en Belgique.

Ainsi le Banc d’Epreuve s’est adapté aux différents changements intervenus au cours des siècles tant d’un point de vue logistique que législatif.

Ainsi, depuis 3 ans, c’est au laser que les marquages sont réalisés tant pour les armes de poing que pour celles de chasse ou de sport.

Par ailleurs, le Banc possède l’accréditation 17025 spécifique au laboratoire de mesure de la calibration. Toujours dans la chaine logistique, notons l’acquisition d’un canon nanométrique indispensable pour adapter les nouveaux calibres.

Du point de vue législatif, ce fut longtemps la Loi de 1888 qui organisa le fonctionnement du Banc. Depuis 2006, une nouvelle Loi est entrée en vigueur. Ce qui permet l’extension des activités du Banc vers des missions de services publics visant à diversifier les sources de financement via l’authentification de toutes les armes à feu fabriquées ou importées en Belgique ainsi que la neutralisation, la transformation et la destruction de celles-ci.

Comme vous le voyez, Liège possède tous les atouts pour maintenir et pérenniser cet important outil essentiel à la sécurité publique.

L’histoire millénaire de Liège s’est bâtie en grande partie sur l’eau et le feu,  le travail du fer, de l’armurerie et de la sidérurgie. Cette longévité s’explique tant par l’excellence que nous avons acquise et maintenue en matière d’épreuve, que par le talent de nos artisans et créateurs.

Je vous remercie.                    

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