Réaction concernant le calcul des chiffres de criminalité dans les grandes villes

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Mardi 3 juillet 2012

Dans le cadre du vaste débat qui est ouvert par le Gouvernement fédéral sur la problématique de la sécurité dans les grandes villes, le Bourgmestre de Liège, Willy Demeyer souhaite revenir sur les méthodes de calcul généralement adoptées pour déterminer le taux de criminalité d'une communeCes classements sont la plupart du temps établis sur base d'un ratio, avec au numérateur, le nombre de faits enregistrés et au dénominateur, le chiffre de population de la commune.

L'effet de « centralité » des grandes villes.

Pour le numérateur, il faudrait tenir compte de l'effet de centralité, les faits criminels étant davantage liés à l'activité économique et commerciale qu'à la fonction d'habitat.

Ainsi, pour la Ville de Liège, il s'avère qu'il existe une très grande différence entre les ratios des quartiers d'habitation, des quartiers péricentraux et plus encore de l'hyper-centre.

La comparaison fait apparaître que la majorité des faits commis, le sont dans l'hyper-centre et qu'à contrario, la criminalité dans les quartiers d'habitation est stable voire en diminution !

La zone prise en compte : particularité de la Ville de Liège.

Pour le dénominateur, la méthode communément employée consiste à le ramener au nombre d'habitants de la commune. Or, ce mode de calcul ne tient pas compte du fait que la population de la Ville de Liège (195.000) correspond à moins de 50% de celle de son agglomération (500.000) alors qu'elle en est le cœur !

Dès lors, en comparaison avec les autres grandes villes belges, le phénomène de la criminalité, déjà fortement lié à la centralité de l'activité, phénomène commun aux grands centres urbains, se trouve encore exacerbé et fausse l'analyse objective des comparaisons entre entités dès lors qu'il est ramené à la seule population de la Ville de Liège.

Pour Liège, cette analyse n'est pas nouvelle puisque lors de la réactualisation des données de l'Urban Audit (2006), nous avions déjà soumis notre raisonnement aux agents de l'Institut National de Statistiques chargés d'opérer en Belgique cette réactualisation.

 Le raisonnement portant sur le facteur « centralité » ainsi que sur la définition de la zone à prendre en compte a d'ailleurs été admis tant par les responsables de l'INS que par ceux de l'Urban Audit.

A nouveau, Willy Demeyer plaide donc pour une meilleure prise en compte des réalités urbaines. A l'heure actuelle, vivre en ville présente de nombreux avantages, concentre tous les éléments structurants (transports, emplois, culture, enseignement, ...) ce qui est précieux pour la qualité de vie des citoyens, pour les finances publiques et pour l'activité économique. 

11 août 2006 - Réaction aux statistiques européennes en matière de criminalité

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