Lentement mais sûrement, Liège change de visage

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Lundi 8 mai 2017

Un article de Paolo Leonardi, à découvrir dans Le Soir du jeudi 4 mai 2017

Le bâti en Belgique est souvent très vétuste. Celui de Liège n’échappe pas à la règle. C’est pour y faire face que la Ville opère depuis plusieurs années déjà une importante opération de renouveau au sein de quelques-uns de ses quartiers les plus emblématiques.

Le quartier Saint-Léonard fait partie de ceux-là. La Ville cherche à y construire des logements de qualité pour des familles à revenu moyen et permettre par la même occasion de réhabiliter des parties du territoire particulièrement dégradées.

Car comme dans d’autres villes du pays, l’inoccupation et l’insalubrité des logements font des ravages. Rue Souverain Pont, à côté du parking Saint-Denis et non loin de la Meuse, ce sont ainsi 24 logements et 4 commerces qui ont été construits. Rue Saint-Séverin, dans le quartier de Sainte-Margherite, les îlots Firquet comptent aujourd’hui 30 logements sur les 40 qui y sont prévus à court terme. Sur le site des Forges à Saint-Léonard, un quartier où la Ville et ses partenaires ont déjà investi à ce jour plus de 31 millions d’euros, ce sont encore 22 logements avec jardin qui ont été créés, de même qu’un espace public et un potager, et prochainement une dizaine d’autres seront construits côté quai de Coronmeuse. « Tous ces nouveaux logements sont subsidiés par la Ville et la Région wallonne », explique à ce sujet Jean-Baptiste Jehin, le directeur du département logement de la Régie foncière de Liège.

L’action se concentre sur la rénovation des rues du centre-ville dont certaines ont besoin d’un profond dépoussiérage. L’action porte sur des lots d’une vingtaine d’unités, pas davantage, mais il se peut aussi que la Ville concentre son action sur une rénovation patrimoniale de haute valeur, comme une cathédrale, par exemple. « La Ville s’emploie à rénover ou à assainir d’anciennes friches industrielles encore assez nombreuses à Liège, poursuit Jean-Baptiste Jehin. Nous venons par exemple de racheter une quinzaine d’immeubles à démolir. Notre volonté est de redynamiser des endroits de la ville en recréant du lien social entre les habitants. Notre ville comporte encore beaucoup de sites où les bâtiments sont fort dégradés. Très souvent, nous réalisons des projets où il y a moyen de créer un lien avec un parc public. Notre action a un effet d’émulation auprès du secteur privé qui y voit une bonne opportunité d’investissement. »

Pour renouveler la ville, Liège n’hésite pas à faire appel aux PPP, les partenariats public-privé. « Nous lançons ainsi un marché de promotion sur un îlot donné avec un promoteur privé à qui nous achetons quelques appartements et quelques commerces que nous plaçons ensuite en location. Au promoteur de prendre le risque de vendre le reste. Nous veillons à ce qu’il y ait à chaque fois un espace semi-public en intérieur d’îlot où l’on peut aménager des espaces vélos ou des potagers publics, par exemple. Nous l’avons déjà fait dans le quartier Léonard avec un constructeur clé-sur-porte bien connu et ça a très bien marché. »

Cette importance accordée aux parcs s’explique par le fait que la Principauté en manque cruellement. Ils constituent une bouffée d’air frais particulièrement bienvenue dans une ville qui a par ailleurs la chance d’être traversée par un fleuve.

La Ville de Liège procède également à des opérations de rénovation-vente et les biens, apparemment, s’arrachent comme des petits pains. « Vous pouvez obtenir un appartement 2 chambres pour un montant estimé entre 115.000 et 125.000 euros, poursuit notre interlocuteur. Des prix très abordables qui répondent à une demande très forte, tant en ventes qu’en locations. »

Depuis une dizaine d’années, Liège voit se construire en moyenne 350 nouveaux logements par an. « Mais la perspective de croissance de la population estimée à 15.000 habitants supplémentaires d’ici à 2030 nous oblige à viser davantage, explique Renaud Quinet, directeur du service Urbanisme de la Ville. Notre but est de ramener les gens en ville car on assiste à un exode de certaines catégories de la population vers la périphérie. »

Comme ailleurs, le Liégeois rêve encore d’une maison 4 façades à la campagne mais il se rend compte que vivre en ville, à proximité des services, procure une grande qualité de vie. « C’est pourquoi nous cherchons à obtenir auprès des promoteurs entre 10 et 15 % de logements de 3 chambres et +, poursuit Renaud Quinet. Et toujours des logements avec, si possible, un jardin, une grande terrasse ou un parc. »

Les projets dans les cartons sont nombreux. « Guillemins, Coronmeuse, Bavière : ils sont trop nombreux pour vous les citer tous, conclut notre homme. On doit avoir une trentaine de dossiers de logements en stock, pour environ 10.000 nouveaux logements. »

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