Fêtes de Wallonie - discours de rentrée

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Dimanche 18 septembre 2016

Mesdames et Messieurs, en vos titres et qualité,

C’est un plaisir et un honneur de vous accueillir, si nombreuses et nombreux, au nom du Collège communal de la Ville de Liège, en ce dimanche des Fêtes de Wallonie, dans notre Opéra. En votre nom à toutes et à tous, je tiens tout d’abord à remercier les artistes qui m’ont précédé sur cette scène.

Merci à Paul-Henri THOMSIN et à sa nouvelle mouture des Liégeoiseries.

Merci à Pierre THEUNIS et son talent légendaire.

Merci pour leur humour, pour leur autodérision et pour l’esprit liégeois qu’ils propagent autour d’eux tout au long de l’année.

Merci à l’ensemble Royal des Valeureux Liégeois et aux corps royal des Cadets de la Marine qui assurent la partie musicale de notre matinée.

Merci enfin à Stefano MAZZONIS di PRALAFERA, Directeur de l’Opéra et à son équipe.

 

Mesdames, Messieurs,

Se retrouver avec plaisir ne signifie pas que l’on échange des frivolités. 

En effet, l’année qui vient de s’écouler nous a fait osciller entre tragédies et réjouissances. L’année dernière déjà, j’évoquais le terrorisme et l’exode de populations entières. Depuis des dizaines d’attentats ont été perpétrés sur tous les continents.

Les libertés sont attaquées, libertés que nous connaissons bien à Liège,  symbolisées ici par notre Perron.

L’année dernière aussi, j’affirmais déjà que la démocratie, les libertés, la sécurité doivent être défendues, par un service public correctement financé.

Il ne faut pas réduire les moyens de la police !

Il ne faut pas démanteler l’armée de terre !

A Liège, avec le Collège et le Conseil de Police, nous investissons dans des locaux et du matériel adapté. Nous avons engagé 60 nouveaux fonctionnaires de police. Ils sont venus épauler leurs collègues qui, depuis près de deux ans, ne ménagent pas leur peine, aidés en cela par les militaires

Qu’ils soient ici publiquement remerciés à la fois pour leur sens des responsabilités et pour les sacrifices familiaux consentis.

 

Mais, Mesdames, Messieurs,

La sécurité n’est pas une politique à mener pour elle-même. Ce n’est pas une fin mais plutôt un moyen. Un moyen de vivre, de vivre normalement, de se balader dans un parc, de faire ses courses au marché, de participer à un jogging, d’assister à un concert, autant d’activités que nous avons maintenues et qui font la vie en société. Car à côté des peines, nous avons aussi, fort heureusement connu durant l’année écoulée des réjouissances. Celles-ci sont souvent liées à la culture, la culture au sens large.

Depuis plus de 15 ans, nous rénovons l’ensemble des infrastructures culturelles.

Depuis plus de 15 ans, nous subventionnons les mouvements d’éducation permanente dans les quartiers.

Chaque année, voit s’ajouter un nouveau maillon à cette chaîne célébrant la culture.

Merci à Jean-Pierre Hupkens,

Merci à Paul-Emile Mottard.

Nous œuvrons ainsi, bien sûr, à la renommée liégeoise qui passe beaucoup par la culture et également à l’économie, au développement du secteur HORECA, notamment. Mais surtout, nous travaillons à l’émancipation individuelle et collective. Nous travaillons à l’accès à la beauté, à l’estime de soi pour toutes et tous. L’estime de soi qui constitue pour la jeunesse le meilleur antidote contre toutes les dérives.

Fouad Chamas et Julie Fernandez-Fernandez l’ont bien compris, eux qui développent en la matière de nombreuses activités.

La magnifique opération « Eté solidaire » a permis aux jeunes de nos quartiers de travailler pendant l’été à des missions utiles à la collectivité.

J'ai pu mesurer les bienfaits de cette opération que nous amplifierons.

Je remercie également Pierre Stassart et tous les enseignants car l’éducation commence à l’école.

L’estime de soi qui constitue pour la jeunesse le meilleur antidote contre toutes les dérives.

 

Réjouissances, vous disais-je.

En mai dernier, pendant une semaine, nous avons célébré les Métamorphoses de la Métropole liégeoise. Ce rendez-vous coïncidait, à Liège, avec l’ouverture de la Boverie avec l’inauguration de la « Belle-Liégeoise », mais aussi avec l’avènement du nouveau cœur, du nouveau centre de Seraing. Les citoyennes et les citoyens de la Métropole ont pu, grâce à une programmation artistique de grande qualité, s’approprier ces nouveaux lieux de vie.

Ce fut un week-end formidable, où les Liégeoises et les Liégeois de Visé à Chaudfontaine, de Liège à Seraing ont partagé leurs émotions. Ils ont célébré le renouveau de la Métropole liégeoise et ont accueilli à cette occasion des milliers de visiteurs venant de l’étranger.

Je profite de l'occasion qui m'est donnée pour annoncer que nous renouvellerons l'opération tous les deux ans en associant d'autres villes et communes de l'arrondissement.

Car cet évènement a attirré plus de 75.000 personnes qui ont participé à ce rendez-vous fédérateur. Et nous avons noté la fierté retrouvée, le nouveau départ après plus de 15 ans d’efforts, une prise de conscience de cette métropole.

Mais les Liégeoises et les Liégeois nous invitent à aller plus loin.

Sur les quartiers tout d’abord : notre politique d’aménagement du cadre de vie n’oublie personne : Outremeuse, Coronmeuse, Bressoux, Droixhe. Et tous les autres quartiers de Liège, toujours avec le même souci de qualité.

Je voudrais ici remercier Roland LEONARD pour son travail infatigable en la matière.

Cette mutation unanimement saluée, constitue un tournant dans l’histoire de Liège.

 

Mais, Mesdames et Messieurs,

Dans ce cadre, nous verrons également le retour des agents de quartier, juges de paix naturels dans la proximité. Il faut dire qu'ils ont été absorbés ces derniers mois par la réponse que nous devons donner au niveau de la menace définie par le Ministère fédéral de l’Intérieur.

Et, en fonction de cela, l’effectif a été, je vous le disais complété et nous resterons attentifs à son évolution.

En accord avec M. BEAUPERE, Chef de Corps de la Police locale, une priorité sera donnée à l’action territoriale, à la résolution des problèmes au niveau des commissariats, en concertation avec les habitantes et les habitants.

Cela impliquera des choix, en matière d’affectation des effectifs, choix que je présenterai avec M. Beaupère au Conseil de police. Les policiers, qui sont démocrates - ça veut dire qu'ils sont tous démocrates - attirent mon attention sur un certain nombre de règlements, de lois inadaptés à notre époque, inadaptés à la vie en ville.

Textes relatifs aux biens tout d’abord : les subdivisions d’immeubles restent trop nombreuses et, entraînent leur lot de problèmes. D’autre part, certains propriétaires d’immeubles commerciaux en tirent un revenu immédiat, peu conforme à l’intérêt général de la Ville. Et il en va de même de certains exploitants. 

Tout comme en Flandre, les autorités communales wallonnes doivent disposer de prérogatives en la matière et devraient pouvoir fixer les lignes directrices de l’implantation des commerces par quartiers. Il en va du développement harmonieux de notre Cité et de son attractivité commerciale.

Je m’y attèle avec Maggy Yerna, mais la Région wallonne doit nous y aider et l'Etat fédéral également.

Mesdames et Messieurs, nous manquons aussi d’un cadre pour assumer la grande précarité qui, souvent, dans les centres urbains, côtoie la grande richesse. Je pense plus précisément à la toxicomanie et à ses conséquences désastreuses pour les malades, mais aussi pour la collectivité.

A cet égard, je ne peux que déplorer l’attitude de la majorité fédérale qui ne veut pas adopter les deux dispositifs proposés pour sortir les toxicomanes de la dépendance et de la clandestinité. Je ne désespère pas de voir aboutir ces textes, mais il faudra l'appui de toutes et de tous.

A cet égard, avec la Province et Katty Firquet, avec notre Centre Public d’Action Sociale et Marie-France Mahy, avec André Schroyen, nous allons remettre l’ouvrage sur le métier. Il s’agira aussi de permettre aux personnes en grande détresse sociale de retrouver à travers l’accès aux soins de base, la dignité et à nouveau l’estime de soi.

 

Le Tram, est la colonne vertébrale d’une réorganisation profonde de la mobilité à l’échelle de la Métropole.

Autre problématique à régler : la mobilité.

Liège, par l’augmentation de sa population, de ses étudiants, de ses touristes, par le nombre de celles et ceux qui y travaillent est confrontée à la nécessité de réorganiser sa mobilité.

Le tram doit y aider !

Alors que le projet était sur le point d’aboutir, Eurostat, le gendarme financier européen, a mis son veto. 

Heureusement, le Gouvernement wallon, à notre demande, a relancé la procédure. Le marché du tram devrait être attribué définitivement au printemps 2018.

Avec mes collègues du Collège, en particulier, Michel Firket, j’en fais une exigence pour Liège ! 

En effet, le Tram est la colonne vertébrale d’une réorganisation profonde de la mobilité à l’échelle de la Métropole. Et j’invite chacun : TEC, SRWT, SNCB, GW à nous rejoindre pour utiliser intelligemment le nouveau délai. D’ores et déjà, sans plus attendre, nous devons redéfinir l’organisation du réseau de bus, acheter des bus à haut niveau de service pour desservir des lignes stratégiques, mettre en place la transurbaine de Fléron à Chênée.

Nous devons aussi rouvrir une trentaine de point d’arrêts ferroviaires partout dans la Métropole. Et ainsi, créer un maillage cohérent entre les bus, les bus à haut niveau de service,  le tram et le train. Liège doit devenir exemplaire dans son offre de transports publics et dans ses solutions de mobilité.

 

Il faut conserver pour les pouvoirs publics et singulièrement pour les pouvoirs locaux une facilité d’investissement.

Mesdames et Messieurs,

L’attitude de l’Europe, corsetant jusqu’à l’absurde les dépenses publiques, est destructrice à plus d’un titre.

Tout d’abord pour l’Europe elle-même. Comme le déclarait Bono, célèbre chanteur du griupe U2, dans un quotidien bruxellois ce samedi « l'Europe est une idée. Elle doit devenir un sentiment ». Il faut bien dire qu'elle n'en prend pas le chemin pour l'instant. Elle doit cesser d’ergoter sur des problèmes comptables. Elle doit développer une politique sociale, fiscale, économique, et à cet égard, j'ai enregistré avec satisfaction les déclarations de Paul MAGNETTE, ce samedi à Namur, qui nous disait "parfois, il faut savoir désobéir à l'Europe.

Attitude destructrice ensuite, pour le caractère structurant de l’espace public que nous pouvons assumer, pour les infrastructures collectives.

Attitude destructrice encore, pour l’environnement, le cadre de vie, les économies d’énergie, la qualité de l’air et les pollutions, le climat, à l’heure où la Chine et les Etats-Unis enfin rejoignent la COP21.

Il faut conserver pour les pouvoirs publics et singulièrement pour les pouvoirs locaux - nous avons un certain nombre de responsables dans la salle aujourd'hui - une faculté d’investissement. En effet, avec les règles actuelles, nous n’aurions pas pu investir dans la mobilité et dans la culture par exemple.

Attitude destructrice enfin, pour l’emploi.

Et à Liège, ce ne sont pas les travailleurs de Galère - qui pensaient construire la ligne de tram dès cette année - qui vont me contredire. A cet égard, ayons un moment de réflexion à propos du dossier Caterpillar.

Au-delà de la nécessaire solidarité avec les travailleuses et les travailleurs, au-delà de la solidarité avec la Région de Charleroi, envisageons l’avenir. Il faut conserver localement des centres de décision afin d’éviter des fermetures, trop souvent mues par des considérations strictement financières, exprimées, parfois, à des milliers de kilomètres.

Dans cette logique, permettez-moi d’appuyer la déclaration de Jean-Claude Marcourt, qui s’exprimait récemment, au nom de la Région wallonne, à propos d’Ethias et de NRB. 

A mon tour, au nom des pouvoirs locaux, villes et communes, je déclare que je me battrai de toutes mes forces pour conserver à Liège les emplois des travailleuses et des travailleurs qui ont fait de ces services un fleuron. A côté d’autres sociétés, telles Nethys, ces sociétés structurent à Liège notre vie économique. Et les forces vives liégeoises, toutes sensibilités confondues, ont toujours appuyé l’initiative industrielle publique, elles ont bien raison de soutenir la création et le développement de nouvelles entreprises dans des secteurs de pointe avec un ancrage local.

 

Mesdames, Messieurs,

Dans quelques jours - dans deux jours - nous inaugurerons la deuxième exposition phare à la Boverie : 21, rue la Boétie.

Après le succès de l'exposition inaugurale, organisée en partenariat avec le Louvre, qui a drainé plus de 75.000 visiteurs à Liège, nous nous apprêtons à accueillir Anne Sinclair.

Au-delà de ses talents personnels, elle est aussi la petite-fille de Paul Rosenberg, marchand d’art avant-gardiste, ami des plus grands peintres de son époque, qui a dû fuir le régime nazi.

Manifestation culturelle classée dans les 10 expositions internationales à parcourir cet automne, elle contribue à notre classement par les meilleures agences New-Yorkaises, au sein des 50 Métropoles à visiter dans le monde en 2016.

Désormais, avec notre gare TGV, avec un aéroport performant, avec des cœurs de villes et de communes régénérés, avec une offre culturelle exceptionnelle, avec l'Université, les Hautes Ecoles, les chercheurs, les artistes, les créatifs,…

Liège, la région liégeoise jusqu’aux Fourons - Fourons qui fête son 40ème anniversaire - est redevenue une Métropole attirante.

 

Mesdames et Messieurs,

Une Métropole concentre des fonctions économiques, culturelles et académiques. Elle recèle une véritable richesse humaine et créative dans tous les domaines.Elle rayonne et capte une part des flux mondiaux. Elle suscite les investissements.

Il y a 15 ans, c’était impossible. Aujourd’hui, l’objectif est en vue. Grâce à notre travail en commun. 

Seul on va parfois plus vite. Ensemble, on va toujours plus loin.

Notre nouvelle signature internationale n’a donc pas été choisie par hasard puisqu'elle se décline comme ceci : « Liegetogether » !

 

Je tiens ici à souligner combien la bonne articulation et la collaboration permanente du trio « Ville- Province- Région » est essentielle au devenir de la Métropole.

Je remercie tout particulièrement le Ministre Jean-Claude Marcourt pour son investissement sans faille à nos côtés ainsi que le Député-Président André Gilles et le Collège Provincial.

Je salue également la disponibilité pour Liège du Ministre fédéral Daniel Bacquelaine et l’arrivée, au Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de la nouvellement liégeoise Alda Gréoli, aux côtés d’Isabelle Simonis.

J’associe à cet hommage, Marie-Dominique Simonet, Philippe Henry et les Recteurs successifs de notre Université, Bernard Rentier d’abord et aujourd’hui Albert Corhay.

Nous essayons ensemble de montrer ce que doit être une action politique, une action publique, c'est-à-dire, une action sur le quotidien, sur le réel, pour améliorer la vie individuellement et collectivement.

Vous l’aurez compris, Liège exprime à nouveau son potentiel, celui d’une Métropole qui compte dans le nord-ouest européen.

 

Mais, le travail est-il terminé ? Non, évidemment.

Après avoir rétabli les finances, (JMD)

Après avoir rééquipé la Ville,

Après nous être fédérés,

Nous devons être attentifs, réceptifs, à l’évolution, aux mouvements des Métropoles à travers le monde.

De nouveaux défis apparaissent de manière claire et les réseaux de villes, tel C40 (c'est carbone zéro), avec Anne Hidalgo s’y attaquent : les Métropoles se posent en effet en actrices essentielles de la lutte pour le climat. Logements basses énergies, pollution de l’air, pollution par le bruit, mobilité douce, circuit court, numérique, révision des modes de consommation, villes résilientes, connectées. Une réflexion et une action touchant l’ensemble de ces thèmes nous projettera, collectivement dans l’avenir, d’une manière plus harmonieuse.

Augmenter la qualité de vie en ville, diminuer lecoût de la vie pour les familles citadines. En une formule : ""vivre mieux et moins cher dans un monde meilleur "! 

Pour l’ensemble de ces raisons, le Collège soumettra à un prochain Conseil communal, une proposition visant à compléter notre projet de ville par 3 chapitres :

Liège, ville en transition ;
Liège, ville intelligente, ville numérique ;
Liège, ville résiliente - en français, ça veut dire ville qui s’adapte positivement au changement.

Plus que jamais,

Liège sera un creuset de progrès social ;
Liège sera un creuset de progrès économique ;
Liège sera un creuset de progrès culturel ;
Liège sera un creuset de progrès scientifique.

Tel est le destin de notre Cité !

Alors, Mesdames et Messieurs, pour terminer, et pour reprendre l’expression consacrée en cette année de 700ème anniversaire de la Paix de Fexhe :

« Debout les citoyennes liégeoises, debout les citoyens liégeois »

Bâtissons ensemble, comme toujours, avec nos propres forces, et pour nos enfants, pour l'humanité, notre avenir commun.

Vive la Wallonie !

Vive Liège !

Vivre la Métropole liégeoise !

Fêtes de Wallonie

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