Discours du 1er Mai à Liège

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Dimanche 1 mai 2016

Cher-e-s Camarades,
Je suis heureux de vous retrouver nombreuses et nombreux pour notre traditionnel 1er mai.
Heureux car, au-delà de la météo hivernale, nos sections locales organisent, à proximité, 25 rassemblements tout au long de ce week-end, festivités réunissant des milliers de militants et de sympathisants. Chacune, chacun d’entre nous est donc fortement sollicité aux 4 coins de notre arrondissement. Cette traditionnelle mobilisation est plus que jamais indispensable dans le contexte particulier que nous traversons.

Il y a tout d’abord ce climat d’anxiété qui découle des dramatiques attentats qui ont frappés Bruxelles il y a un peu plus d’un mois. En ce jour de solidarité, ayons une pensée pour les victimes, pour leur famille, pour les travailleuses et pour les travailleurs qui se sont dévoués. Le temps de l’émotion passé, il est temps de tirer les leçons de ces événements, pour qu’ils ne se reproduisent plus. 
 
Mais, Camarades, si l’heure est à la responsabilité et à l’unité face au terrorisme, cela ne signifie pas pour autant que nous devons nous taire face aux choix du Gouvernement fédéral. 

En effet, devant une crise économique et sociétale sans précédent, ce gouvernement MR-NVA répond par l’austérité et la division. Nous, Socialistes, savons qu’il faut au contraire s’appuyer sur des services publics forts et efficaces et sur un rassemblement de toutes et tous les démocrates. Je ne citerai qu’un exemple dans ce domaine : le PS a soutenu les nouvelles lois contre le terrorisme mais il a fallu batailler pour obtenir un amendement. Cet amendemant retire explicitement les organisations syndicales, les mutuelles, les organisations environnementales de la liste des organisations extrémistes pouvant mener au terrorisme. Francis, je ne doute pas que tu apprécies à sa juste valeur le poids de cet amendement dans les combats que la FGTB mène contre les politiques gouvernementales.

Cher-e-s Camarades,

Souvenez-vous de nos discours prononcés, il y a deux ans, en 2014. Nous mettions en garde contre un gouvernement sans les socialistes. Les socialistes, le POB, sont à l’origine des plus belles victoires des travailleurs, les congés payés, l’école gratuite, la sécurité sociale, l’index… Bien sur, nous avons parfois, dans des gouvernements de coalition, fait des concessions. 

Fallait-il le faire ?
 
Ce que je vois en tous cas, c’est que, sans les socialistes, des réformes inacceptables ( que nous n’avions pas mises en œuvre) le sont massivement par Charles Michel. En moins de 24 mois, la Droite a déjà fait des dégâts importants, en dehors de toute concertation sociale et dans le mépris des revendications des organisations syndicales : 

  • Saut d’index, qui fait perdre en moyenne 400 € par an 
  • Recul de l’âge de la pension à 67 ans
  • Augmentation de la TVA sur les énergies
  • Freins à l’accès à la justice
  • Cure d’austérité pour les services publics
  • Sous financement de la sécurité sociale
  • Remise en cause de la semaine des 38h
  • Volonté d’autoriser le commerce le dimanche

J’arrête là la lecture du catalogue des horreurs.

Ces mesures frappent durement la population et particulièrement les plus vulnérables. La politique menée, contrairement à celle qu’a faite Elio Di Rupo, est déséquilibrée. Que fait le Gouvernement pour plus de justice sociale et fiscale ?

RIEN ! Trois fois rien ! Il laisse faire ! 

Le gouvernement est complice de l’air du temps où l’argent fou est roi. Il est à côté des possédants.

Les PANAMA PAPERS ? Circulez, il n’y a rien à voir ! Des milliards d’euros échappent aux caisses de l’Etat, mais ils ne font rien !

Voilà ce qu’est un Gouvernement sans les socialistes ! Voilà le résultat de l’éclatement des forces de gauche !
 
Chers camarades, le temps de la reconquête a sonné !

Dans 2 ans, nous ferons face aux échéances électorales communale et provinciale. Celles qui sont les plus proches du peuple, là où nous pouvons mener les politiques en faveur de l’égalité et contre les discriminations. Je salue ici les conseillers CPAS, provinciaux, communaux, les échevins, les députés provinciaux, les bourgmestres. Je sais combien ils se démènent pour trouver des solutions aux problèmes quotidiens des citoyens. Mais je sais leur dévouement quotidien pour trouver des solutions aux problèmes soulevés par la gestion locale et je sais aussi combien leur contexte de travail est difficile.

Je viens de parler du Fédéral, qui se désengage de ses missions principales, notamment en matière de police et de justice. Ce ne sont pas les gardiens de prison que j’ai rencontrés vendredi et qui mènent un juste combat, qui vont me contredire.
 
Je dois aussi parler de l’Europe.

Cette Europe qui prône la relance économique, mais qui en même temps édicte des règles qui asphyxient et rendent impossible l’investissement public. Les dégats de cette schizophrénie  sont dans notre voisinage immédiat. A cause des normes comptables européennes, les fameuses normes SEC, nos boulevards mais surtout les usagers attendront plus longtemps avant d’accueillir le tram. Je parle de retard car je ne doute pas un seul instant que le Gouvernement wallon trouvera une solution pour permettre cet investissement essentiel pour la mobilité liégeoise.

 
Cher-e-s Camarades,

Nous devons travailler au développement de notre Métropole. Pendant une semaine, nous inaugurerons un tout nouveau pôle muséal, la Boverie, qui consacrera définitivement Liège comme pôle touristique et culturel majeur. Et nous y accèderons par une nouvelle passerelle. Dans quelques jours également, Alain inaugurera le nouveau « Boulevard urbain » qui va donner à Seraing un nouveau visage, celui d’une cité résolument tournée vers l’avenir. 

Merci à la Région, à Jean-Claude, à la Province.

Le bâtiment du Créahm devrait également faire l’objet d’une rénovation en profondeur. Nous savons, nous socialistes, l’importance des investissements publics, de la culture, du respect de l’autre. On m’annonce en effet l’arrivée prochaine à Liège de la nouvelle Ministre de la Culture. 

Je l’accueille bien volontiers, mais j’espère qu’elle viendra avec le subside nécessaire pour le MAD dans ses valises ! 
Alda, j’espère que tu m’entends !

Les investissements publics sont vitaux pour le secteur de la construction.  Secteur qui est soumis à d’énormes pressions de la part de la concurrence étrangère.

Ici aussi, alors que l’Europe, malgré les efforts de Marc Tarabella, tarde à légiférer, nous socialistes prenons des décisions là où nous exerçons des responsabilités. Frédéric, tu as été le premier je pense à faire adopter la charte communale contre le dumping social à Herstal. J’ai fait pareil à Liège, et je sais que plusieurs bourgmestres font de même. Il faut à tout prix que les millions investis à Liège profitent aux travailleurs liégeois !  

Chers amies,
Chers amis,
Camarades,

J’espère vous avoir convaincu de la nécessité de partir au combat, tous ensemble, au sein de l’Action commune. Je vais à présent céder la parole à Isabelle, puis à nos camarades de la FGTB et de Solidaris. Ce sera ensuite au tour de Zoé, que beaucoup d’entre vous ont découvert l’année dernière pour son premier discours à notre tribune.

La présence du MJS était d’ailleurs un engagement de mon programme présidentiel. Après elle, ce sera notre Camarade Jean-Claude MARCOURT qui clôturera nos interventions. Nous défilerons ensuite jusqu’à la place St Paul pour rejoindre le 1er mai associatif et syndical. 

Bon Premier mai à toutes et tous !

PS

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