Bouillonnement au Théâtre de Liège

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Mercredi 21 décembre 2016

Un article de FLAVIE GAUTHIER, Le Soir

 

Grande institution wallonne fondée en 1918, le Théâtre de Liège ne porte son nom actuel que depuis son installation au cœur de la Cité ardente, sur la place du Vingt Août en 2013. Le lieu présente une quarantaine de spectacles parmi lesquels une dizaine de créations chaque année. « L’appellation Centre européen de création théâtrale et chorégraphique signifie que l’on présente à la fois du théâtre adulte, du théâtre jeune public, de la danse et du cirque nouveau , précise Serge Rangoni, aux commandes depuis 2004. C’est une définition globale des arts de la scène. » Grâce à son déménagement dans le bâtiment de l’Emulation imaginé par les architectes liégeois Pierre Hebbelinck et Pierre de Wit, le Théâtre de Liège a pris une autre envergure. Il comprend aujourd’hui deux salles de spectacle, une grande de 550 places et une plus petite de 150 places, ainsi qu’un espace annexe dédié à des expositions. En dix ans de gouvernance, Serge Rangoni, ancien secrétaire général du Mac’s au Grand Hornu, a ouvert l’institution à d’autres types de créations. La programmation se construit autour de trois pôles : identités, esthétiques nouvelles et écritures théâtrales. « On a développé tout un volet sur les identités, parce qu’elles sont essentielles aujourd’hui dans les villes. On a programmé Ismaël Saidi et sa pièce Géhenne en janvier prochain et la nouvelle création de Rachid Benzine. On a coproduit le spectacle Samedi détente de Dorothée Munereja. Nous avons un autre volet sur l’esthétisme. Enfin, je suis assez sensible aux textes contemporains. Par exemple, nous soutenons des auteurs comme Jean-Marie Piemme. » En une décennie, le public a doublé et a fait de Liège une scène incontournable pour les artistes de la Fédération Wallonie-Bruxelles. L’institution a dépassé le cap des 50.000 spectateurs par saison. Anne-Cécile Vandalem, Galin Stoev, Antoine Laubin, Ayelen Parolin ou Claudio Bernardo, de nombreux artistes et metteurs en scène belges francophones ont grandi et restent accompagnés par le théâtre. Curieux et ouvert aux disciplines croisées, le Théâtre de Liège se lance maintenant comme précurseur dans le projet européen Impact (International Meeting in Performing Arts & Creative Technologies) sur l’art et les technologies. « Ce n’est pas seulement l’art numérique. C’est un projet de trois ans développé avec Aix-la-Chapelle, Maastricht, Hasselt et Eupen. On a rassemblé à la fois les forces économiques, universitaires et aussi artistiques de la région. On travaille avec des universités, des centres de recherche et de création pour développer des applications, des nouvelles choses qui peuvent être utilisées dans les spectacles. C’est la base. Autour de ça, on prépare un travail pédagogique avec les écoles, les hautes écoles et les universités pour attirer les jeunes vers les sciences. » L’institution mise donc sur la recherche, la création et la diffusion dans ce domaine avec l’aide de l’Europe, de la Région wallonne et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. La soirée de lancement se déroule le 31 janvier prochain avec des performances des artistes Split Flow et Holistic Strata, deux exemples en matière d’utilisation des technologies numériques dans leur spectacle.

 

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